1985-03-telegramme

telegamme 03/1985

De l'imagination dans l'air

Comme on l'a déjà vu à Brest, les génies de la vitesse et du vent font parfois dans le baroque nautique. Mais ce qui est positif, c'est que la base active, l'imagination de ceux dont l'ambition momentanée dans l'existence est d'aller très vite à la voile sur 500 m. C'est le cas des deux Quimpérois Bruno et Dominique Le Gaignoux. Ces anciens espoirs nationaux du dériveur en 420 et 470 (champions de France en 79) ont, eux aussi, opéré un virement de bord vers les fun board et le surf. En deux mots ce sont des branchés de la glisse.

ULTRA LÉGER

S'inspirant de Jacob's Ladder, ils mettent au point depuis quelques mois un cerf-volant qui ne manque pas d'originalité. Sa forme est celle d'un fuseau horaire, et son faible poids est de deux kilos dans sa version 7,20 m de toile, de 4 kilos pour 17,20m.

Le problème des voilures épaisses est souvent leur poids. L'astuce ici c'est que l'armature est gonflée sous pression. La latte d'attaque en forme de croissant est totalement intégrée dans le profil. Ce cerf-volant sert à tracter le navigateur installé sur des skis. L'aile porteuse est maniée par deux bouts qui passent dans une poulie avec émerillon, celle-ci étant reprise directement sur le harnais. Une fois dans l'eau en position classique de skieur nautique. Le Gaignoux lâche le cerf-volant au vent arrière et les bouts se tendent. Grâce à son armature gonflable le cerf-volant reste au-dessus de l'eau. Une fois la tension des bouts établie, le skipper tire sur l'un ou l'autre côté pour mettre le cerf-volant en position d'en-vol. Le skieur doit alors déjauger. Si le vent est suffisant, il prend de la carre sur les skis et déboule au largue, comme dans un rêve.

La formule ne manque pas d'ingéniosité. Mais faute d'avoir suffisamment navigué les frères Le Gaignoux avouent manquer de mise au point. Brest leur servira donc de laboratoire.

G.D.