1993-08-ouest france

Ouest France 08/1993

Bernard Moulin expérimente ce nouveau moyen de propulsion

Le kayak tracté par un cerf-volant

Etrange attelage, hier, dans le port du Rosmeur. Les pêcheurs à la ligne jettent un œil médusé sur un kayak tiré par une aile volante. Le procédé sera inauguré lors du raid Gauloises...

C'était il y a quelques années, lors d'un championnat à la Torche. Tracté par un cerf-volant,un étrange individu chaussé de skis nautiques surgit du large. Poursuit sa course sur la plage. Et disparaît derrière une dune. De premiers essais dignes d'un Jean-Marie Le Bris!

Depuis, l'entreprise quimpéroise "WipiCat" commercialise des embarcations gonflables dont le mode de propulsion est une aile volante. Mais, dès l'apparition de la Torche, Bernard Moulin a eu l'idée d'adapter la méthode au kayak de mer "Elle diminue la fatigue des rameurs, leur permet de découvrir le littoral plus à fond. Par force 4 ou 5, ça trace!" En mai dernier, il effectue un stage de parapente. En juin, il lance son entreprise et inscrit cette nouvelle discipline au catalogue. "L'intérêt du cata-kayak, c'est ce spi relié à deux manettes par des bouts de cinq mètres de long. Spi dont le bord d'attaque est gonflable. S'il chute dans l'eau, on peut facilement le faire redécoller."

Cap sur Madagascar

Le procédé sera inauguré à Madagascar lors du prochain raid Gauloises "Une épreuve qui se dispute chaque année dans un nouveau pays et réunit différentes activités non mécanisées. Du chameau à l'escalade en passant par la descente de rivière..." Des compétiteurs comme l'acteur Bernard Giraudeau où le navigateur Philippe Jeantot s'y lancent. Qui pour la gagne. Qui en dilettante après un pari de fin de réveillon. Un engagement qui nécessite en tout cas un investissement minimum de 200 000 F par équipe. Et n'est pas sans risque. "L'an dernier, des difficultés sont survenues lors des épreuves de kayak." Du coup, des tests préalabiés sont exigés cette année. Et c'est Bernard Moulin qui a été retenu pour assurer la chose en compagnie de Philippe Le Poul, conseiller technique régional. Sur quarante-cinq équipes engagées, seize sont déjà inscrites pour subir ces tests à Douarnenez jusqu'en octobre. Voire s'y entraîner. Bernard se rendra aussi à La Rochelle ou encore à Toulon pour mesurer les capacités des candidats. Il sera enfin à Madagascar du 22 novembre au 10 décembre. Une reconnaissance de son travail.